5 jours après sa qualification en quart de finale de la Ligue des Champions, le Real Madrid se devait de prendre encore plus le large après le match nul concédé par le FC Séville. Face à Majorque, les coéquipiers de Benzema ont souffert en essuyant des pertes tels que ce dernier ainsi que Rodrygo et Ferland Mendy. Un match qui s'est soldé par un score net et sans bavure 0-3 mais qui laisse, tout de même, quelques doutes planer. Retour sur cette victoire ponctuée de blessures.
A l'annonce de la composition d'équipe, on ne pouvait s'attendre qu'à ce type de configuration où l'équipe madrilène se repose sur un exploit d'un de ses joueurs offensifs. L'absence d'un joueur créatif au milieu de terrain n'a pas loupé, le Real était incapable de se créer une situation de but sans compter sur un débordement de Vinicíus à gauche ou de Rodrygo à droite. Benzema, quant à lui, a essayé de toucher la balle dans la forêt de jambes adverses sans avoir véritablement de situations claires de but.
Une absence totale de créativité qui n'est pas étrangère au Real lorsque "le petit magicien croate" Luka Modric n'est pas là. Comme à son habitude, l'équipe est retournée dans ses travers et n'a pas réussi à faire la différence sur cette première période.
La 1ère période insipide, Carlo Ancelotti et ses hommes sont repartis sur les mêmes bases et le technicien italien n'a pas daigné réaliser de changements (ce n'est pas dans son habitude à ce stade d'un match). Le salut de l'équipe et l'ouverture du score arrive, comme à son habitude, par un pressing haut sur une situation et cela finit par payer avec Benzema qui décale Vinícius pour le 1-0. Le Real se sent mieux mais n'est toujours pas à l'abri et quand on connait le relâchement de l'équipe après un but, il est difficile de ne pas être en panique quelques instants plus tard.
En ce qui concerne le 2ème but, il arrive à la suite d'un nouvel exploit de Karim Benzema qui enrhume 2 défenseurs majorquins et donne le ballon à Vinícius avant que ce dernier soit poussé dans le dos, résultat : pénalty transformé par Karim Benzema. Le 3ème et dernier but arrive lui, sur une galette déposée par Marcelo (rentré quelques instants plus tôt) sur la tête de Karim Benzema qui s'offre un nouveau doublé et continue d'être plus que jamais le "Pichichi" de la Liga.
Une victoire large mais acquise dans la douleur pour le Real qui a vu plusieurs de ses hommes tombés sur le champs de bataille à commencer par Ferland Mendy, touché musculairement ainsi que Rodrygo touché au niveau du pied et Karim Benzema au mollet.
La direction du Real n'est pas certaine de continuer l'aventure avec Carlo Ancelotti la saison prochaine notamment à cause du football proposé par l'équipe. Hier soir, le technicien italien a opté pour un milieu sans véritable créateur et cela s'est fait ressentir dès les premières minutes de jeu. Valverde n'a pas un profil de créateur mais plutôt de milieu "box to box", Toni Kroos n'est pas un milieu qui vient se positionner entre les lignes et pour couronner le tout, Casemiro n'est pas réputé pour être à l'aise avec ses pieds et le brésilien aurait même pu écoper d'un carton jaune, ce qui lui aurait valu une suspension pour le Clasico.
Le milieu de terrain est souvent la clé pour observer comment l'équipe va se comporter avec et sans ballon et force est de constater qu'hier soir, cette théorie s'est une nouvelle fois révélée véridique.
Les entrées combinées de Camavinga et de Modric pour la dernière demi-heure ont forcément élevé le niveau et cela a permis au Real de gérer tranquillement cette fin de match.
Si l'équipe possède dans ses rangs peut-être le meilleur gardien au monde actuellement, sa défense, quant à elle, n'est pas aussi imperméable que son gardien. Hier soir, le Real s'est fait peur sur plusieurs situations qui auraient pu changer le court du match. En l'absence de Militão (malade), la charnière du jour était composée de Nacho et Alaba et n'a pas forcément envoyé de bons signaux. Le coach majorquin avait bien identifié le point faible de cette charnière et on a pu voir que l'ensemble des occasions dangereuses de Majorque étaient provoquées par des centres. Un domaine où Alaba et Nacho ne sont pas très à l'aise ...
Très bon défenseur-relanceur, Alaba a pourtant un gros point faible, c'est la gestion des ballons aériens. Militão n'étant pas là, il n'y avait personne pour couper ces centres. Alaba s'est troué à plusieurs reprises, heureusement sans conséquence pour son équipe. A ses côtés, Nacho n'a pas tellement rassuré, que cela soit dans les duels aériens ou dans la relance, il a été mis en difficulté à quelques reprises lorsqu'il fallait anticiper sur son vis-à-vis.
Heureusement pour le Real et Carlo Ancelotti, Eder Militão sera bien de retour aux côtés de David Alaba ce week-end pour le Clasico.
Si le Real est actuellement leader avec 10 points d'avance sur le FC Séville (2ème de Liga) et qualifié en quart de finale de Ligue des Champions, il doit beaucoup à son duo Benzema - Vinícius. Une nouvelle fois hier soir, les 2 hommes ont été les protagonistes de la rencontre en inscrivant les 3 buts du match. Un duo qui continue de performer et d'amener le Real le plus haut possible afin qu'il puisse ajouter une 35ème Liga dans sa vitrine. Côté football, les 2 continuent de se trouver à merveille. L'un dans la provocation perpétuelle et l'autre dans la justesse et l'efficacité. Une association qui ne peut que fonctionner et donner mal à la tête aux défenses adverses.
A côté de cela, le match s'est interrompu à de nombreuses reprises à cause de nombreuses fautes commises par l'adversaire et qui n'ont pas été toujours sanctionnées à juste titre. Vinicíus, tout d'abord puis Rodrygo qui, lui, finira par sortir sur blessure à la suite d'un tacle avec la semelle d'un joueur adverse. La non punition de ces fautes entrainera un match haché et ponctué de blessures dans les rangs madrilènes.
Après cette victoire, le Real se positionne en solide leader de cette Liga et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Oui mais voilà, l'un des matchs les plus importants de la saison arrive ce week-end et il ne faudrait pas se voir trop beau trop vite. Une défaite pourrait permettre au Barca, qui compte un match de moins, de se rapprocher doucement de son rival historique et le voir tergiverser dans un calendrier qui semble plus facile pour les catalans que pour les madrilènes. Rendez-vous dimanche pour "El Clasicó" !