Si l'on devait définir le Real Madrid, on pourrait présenter ces matchs pour s'en faire une idée. L'histoire du club est faite de "remontada" et de moments inexplicables où l'irrationnel prend le pas sur le rationnel. Santiago Bernabéu et le Real Madrid ne font qu'un et la Ligue des Champions est liée à ces 2 entités depuis la nuit des temps. Hier soir, comme le PSG, comme Chelsea, Manchester City en a fait les frais.
A quelques secondes de la fin du match, les anglais menaient 1-0 sur la pelouse du Real portant le score à 5-3 sur l'ensemble des 2 matchs mais un nouveau tremblement de terre a fait dynamiter l'équipe de Guardiola. Rodrygo par 2 fois en à peine 2 minutes remet le Real dans la partie en s'offrant un nouveau doublé après celui réalisé le week-end dernier et qui d'autre que Benzema pour offrir une nouvelle place en finale au Real. "Otra noche magica de los reyes de Europa".
Une fois de plus, la Ligue des Champions a ajouté une nouvelle soirée magique à son palmarès et forcément, le Real Madrid fait parti de cette dernière. C'est la 3ème fois en 3 tours que la compétition s'offre des moments aussi magiques qu'inexplicables. Tous ont un point commun, ils ont été réalisés dans le même stade, le Santiago Bernabéu. Le Real Madrid est un club à part et son stade est un lieu mythique où tout évènement peut se produire. Manchester City était la prochaine victime de cet stade après le PSG et Chelsea et cela n'a pas loupé.
Beaucoup de monde donnait pour mort le Real avant même le début du match. Nombreux sont ceux qui ont douté lorsqu'à la 89ème minute le Real devait remonter 2 buts pour arracher une prolongation. Certains spectateurs (si l'on peut dire comme cela) ont même quitté le stade avant la fin. Des "supporters" qui ne connaissent pas encore assez bien le Real Madrid sont partis et n'ont pas pu revenir au stade pour voir les prolongations. Dommage !
S'il y a bien une chose à ne pas oublier lorsque le match retour se déroule au Bernabéu, c'est bien que l'irrationnel est toujours présent pour nous offrir des miracles et que seul cet endroit semble être autorisé à avoir ces moments-là.
Les miracles peuvent se produire une fois mais lorsqu'ils apparaissent 3 fois de suite, au même endroit, ce n'est pas une coïncidence. Les 3 équipes affrontées pour arriver en finale avaient toutes un plan de jeu qui était plus travaillé que celui du Real mais avoir un plan de jeu c'est bien, mais avoir des joueurs qui n'abandonnent jamais jusqu'à la dernière seconde, c'est mieux.
Un miracle en football se produit parce que les joueurs croient dur comme fer qu'ils sont capables de le faire. Au Real, tu peux ne pas être le meilleur joueur du monde mais tu ne dois jamais abandonner et ce jusqu'à ce que l'arbitre siffle le coup de sifflet final.
Le Real est une équipe différente des "équipes d'aujourd'hui", elle n'est pas celle qui va presser pendant 90 minutes mais plutôt celle qui sait pertinemment à quel moment venir te piquer. Elle a cette âme que les autres équipes n'ont pas, les préhistoriques qui ont fait parti du légendaire triplé en Ligue des Champions sont pour la plupart encore présents et transmettent cette énergie et ce sentiment de non-résignation aux plus jeunes. La marque des plus grandes équipes de l'histoire à n'en pas douter.
Tel était le plan de jeu de départ de Carlo Ancelotti et on peut dire qu'il n'avait pas forcément tord. Même si la composition de départ ne semblait pas donner de bonnes sensations notamment avec la titularisation de Toni Kroos, l'entraineur italien a, une nouvelle fois, réalisé un coaching gagnant.
Après le match aller, les madrilènes devaient adopter une autre posture pour ne pas que le match s'enflamme trop vite auquel cas, ils n'auraient eu aucune chance. L'objectif était de patienter et de piquer sur contre-attaque en utilisant Vinícius en fer de lance pour mettre le feu dans la défense anglaise. Les sorties de balle étaient également un élément pour mettre en difficulté les citizens et les madrilènes l'ont réalisé brillamment à plusieurs reprises.
Les multiples occasions de buts obtenues par Benzema et Vinícius n'ont pas été conclues et il semblait paraître au Santiago Bernabéu que la chance avait tourné. Si Manchester City était plutôt dominateur avec le ballon, il ne représentait pas forcément de danger pour Thibault Courtois et les siens.
Pep Guardiola et ses joueurs n'ont pas non plus trouvé la formule magique pour dé-stabiliser le Real chez lui. Si le PSG et Chelsea ont été plus impressionnants au Bernabéu, Manchester City n'a pas semblé donner la même impression.
Le plan de Carlo Ancelotti a fonctionné une fois de plus en Ligue des Champions et cela notamment grâce à la gestion de son effectif et des entrées de 2 joueurs spéciales avec le français Camavinga et le brésilien Rodrygo.
Si le Real Madrid revient à chaque fois d'entre les morts, il y a des raisons et elles s'appellent Camavinga et Rodrygo. Les 2 joueurs sont des talismans aux yeux de Carlo Ancelotti et ils lui rendent la pareille à chaque fois qu'ils ont la possibilité de jouer.
Face à Paris, face à Chelsea et à présent face à Manchester City, les 2 joueurs ont été, une nouvelle fois, décisifs pour leur équipe. Double buteur pour remettre les 2 équipes à égalité, Rodrygo vit une fin de saison royale et semble avoir enfin pris ses marques sur le terrain. Passeur décisif pour le 1-1, Eduardo Camavinga a mangé le milieu de City jusqu'au terme des 120 minutes. Le français a même été décisif sur le penalty inscrit par Benzema en s'infiltrant dans le bloc anglais.
2 joueurs qui verront certainement leur rôle évolué la saison prochaine et qui pourront démontrer pourquoi le Real Madrid est allé les chercher si jeune.
Si l'on vous dit que la musique est envoutante, les joueurs du Real sont ceux qui l'exprime le mieux. Combien de joueurs se sont transformés à travers des soirées comme celle d'hier soir ? Beaucoup et la plupart était joueur du Real. Nacho, Rodrygo, Vallejo ou encore Ceballos, tous ont participé à cette nouvelle victoire historique du Real et ont aidé l'équipe et le club à se hisser en finale de la Ligue des Champions pour la 17ème fois de son histoire.
Même s'il est ultra performant depuis maintenant 3 saisons, Karim Benzema n'a jamais semblé aussi fort qu'aujourd'hui. Le déclic ? La remontada contre le PSG au match retour à réveiller la bête qui est à présent plus qu'à 2 buts du record historique de buts inscrits sur une même campagne de Ligue des Champions détenu par un certain Cristiano Ronaldo. En difficulté ce soir, c'est lui qui offre une fois de plus la qualification pour son équipe. L'une ou la plus belle campagne de Ligue des Champions d'un joueur français dans l'histoire de la compétition.
Les 2 entrants qui ont changé le cours du match, Camavinga et Rodrygo sont ceux qui, en plus d'y avoir participé, ont été les premiers déclencheurs de ces remontées historiques du club depuis le début de la phase à élimination direct cette saison. 2 joueurs qui malgré leur jeune âge sont déjà rentrés dans l'histoire de la compétition. Ils continueront à avoir le même rôle jusqu'à la fin de la saison avant de voir une évolution certaine la saison prochaine avec des postes de titulaires à pourvoir ...
Si l'on parle de l'histoire récente du Real (à partir des années 2000), cette épopée est certainement la plus grande jamais réalisée. L'ayant pourtant remporté 4 fois sur la dernière décennie, cette Ligue des Champions 2021-2022 semble être l'apothéose d'un parcours tout sauf normal. Eliminer le champion de France et potentiel vainqueur final, le PSG, éliminer le champion d'Europe actuel, Chelsea et vaincre la bande à Guardiola est certainement l'un des exploits les plus retentissant dans l'histoire de la compétition.
Ces victoires et qualifications l'ont été en plus dans des circonstances qui dépasse le cadre du football, on est carrément dans de la psychologie et dans un rapport de force mental incroyable. Si la qualité des joueurs de City n'est pas à démontrer, le Real a aussi des grands joueurs mais avec ce petit truc en plus. Cette chose que l'on acquiert lorsque l'on débarque dans un club comme le Real et où l'on enseigne que tant que le match n'est pas fini, il reste de l'espoir "Hasta el final, Vamos Real" comme on dit ici à Madrid.
La plus grande épopée de l'histoire récente du Real Madrid ? La réponse ne peut être qu'affirmative et ce même si l'équipe ne s'impose pas en finale, à Paris, contre Liverpool.
Le Real Madrid va disputer sa 17ème finale de Coupe d'Europe et va tenter de remporter sa 14ème Ligue des Champions, un truc de fou ! Pourtant pas grand monde si ce n'est personne ne les donnaient pour favori lors de cette édition 2021-2022. Des légendes de ce sport mettaient même le Real en dernier lorsqu'il fallait faire un classement des clubs qui étaient favoris à la victoire finale au début des 8ème de finales.
Beaucoup parle de chance et de surnaturel pour définir ce qu'il s'est passé face au PSG, Chelsea ou encore face à City hier soir, mais ils ne parlent jamais du dévouement et du sacrifice que les joueurs ont pour cette équipe et ce club. L'explosion de la tactique dans les médias a fait perdre toute notion d'individualisme et de collectif qui priment avant toute chose dans un match où 11 joueurs affrontent 11 autres joueurs. Une idée de jeu et une organisation d'une équipe peuvent être plus fortes que d'autres mais le football revient toujours aux acteurs de ce sport et c'est eux qui décident le dénouement d'un match.
L'humilité est quelque chose que le Real a toujours su avoir et il semble que cela le lui rend bien. Hier soir, on a vécu un nouvel épisode de cette "saga" que Netflix pourrait en devenir le réalisateur. Peut-être un jour qui sait ?
Le 28 mai 2022 sera l'occasion pour cette équipe d'écrire une nouvelle ligne à leur palmarès et quoi de mieux que de retrouver l'équipe de Klopp, Liverpool pour s'offrir une finale qui est déjà magique avant même qu'elle est débutée ? Vainqueur en 2018 face à Liverpool sous la houlette de Zinedine Zidane, Carlo Ancelotti souhaitera vivre la même chose, lui qui a déjà connu cette sensation 3 fois dans sa carrière de coach dont une avec le Real en 2014.
Rendez-vous le 28 mai 2022 au Stade de France pour, on l'espère, un énième match de folie et une victoire du Real. ¡Hala Madrid!